Droits de succession des femmes : que se passe-t-il lorsque les femmes n'ont pas de testament ?

Narayani Devi, après avoir épousé Dindayal Sharma en 1955, s'est rapidement retrouvée veuve après la mort prématurée de Dindayal, à peine trois mois après le début de leur vie conjugale. Forcée de quitter la maison de son mari, Narayani est retournée chez ses parents, a poursuivi ses études et a réussi à trouver un emploi. Pendant cette période, elle a acquis une quantité importante de biens personnels, notamment des économies sur divers comptes bancaires et un important fonds de prévoyance. Cependant, sa mort inattendue en 1996, sans testament formulé, a déclenché une bataille juridique concernant ses biens acquis par elle-même.

Après sa mort, la mère de Narayani, Ramkishori, et ses beaux-parents ont déposé des demandes pour obtenir des certificats de succession et garantir leurs droits sur ses biens. C'est là qu'est né un différend, car Narayani n'avait jamais reçu de soutien financier de son mari ou de sa belle-famille et n'avait pas mis les pieds dans leur maison depuis son départ après la mort de son mari.

Les lois indiennes en vigueur étaient au cœur de cette controverse. Ils stipulent que lorsqu'une femme décède ab intestat, ses biens personnels sont principalement transmis à ses enfants ou à son mari. Les parents, dans un tel scénario, ne possèdent aucun droit sur aucune part. Fondant son jugement sur ces statuts juridiques, le tribunal a jugé qu'aucune décision ne devait dépendre uniquement de l'émotion ou de la sympathie. En conséquence, les biens ont été transférés à la famille du mari de Narayani.

Cette affaire, connue sous le nom d’Omprakash et autres c. Radhacharan et autres (2009) 15SCC66, est un rappel poignant des subtilités et des sensibilités impliquées dans les questions de succession immobilière. Il souligne également le principe fondamental selon lequel les biens personnels sont distribués à titre posthume, conformément aux lois personnelles de la communauté religieuse du défunt, lorsqu'une femme en Inde décède sans testament.

L’amendement à la loi hindoue sur la succession (HSA) est l’un des changements les plus importants visant à remédier au déséquilibre entre les sexes dans les lois sur l’héritage, garantissant l’égalité des droits d’héritage pour les fils et les filles. Cela s'applique principalement aux hindous, aux bouddhistes, aux sikhs et aux jaïns.

Lorsqu'une femme décède sans laisser de testament, ses biens acquis par elle-même sont d'abord hérités par ses enfants, qui incluent les enfants de toute progéniture décédée avant. Tous ses descendants sont également éligibles à l'héritage, quel que soit leur sexe. Toutefois, si la femme n’a pas d’enfant, ses biens reviennent entièrement à son conjoint. Si son conjoint est également décédé, la pleine propriété des biens revient à la belle-mère de la femme. Les parents biologiques d'une femme mariée ne peuvent devenir ses héritiers légaux que si tous les héritiers du côté de son mari décèdent.

Même si les bases institutionnelles nécessaires à l’élimination des préjugés sexistes dans les lois sur l’héritage sont en place, les préjugés dans la société entravent souvent leur mise en œuvre pratique. Ce biais sociétal s’avère être un frein à la réalisation de l’égalité des sexes malgré les progrès réalisés en matière législative.

Importance de la planification testamentaire

On ne soulignera jamais assez l’importance de préparer un testament, surtout pour une femme qui a accumulé de la richesse et des actifs au cours de sa vie. Le testament n’est pas seulement un outil de répartition des richesses ; il agit comme un filet de sécurité qui garantit que les bonnes personnes hériteront de ce que la femme laisse derrière elle après son décès.

La planification testamentaire ne contribue pas directement à la création de richesse mais elle favorise l’autonomie. Pour une femme qui a consacré sa vie à assurer sa sécurité financière et celle de ses proches, avoir le dernier mot sur la répartition de ses actifs est son droit et son privilège.

Un testament donne à une femme toute latitude pour décider qui recevra quoi à son décès. Si une femme décède sans avoir préparé de testament, sa succession sera partagée conformément aux lois successorales, qui ne respectent pas toujours ses volontés.

Un testament bien rédigé peut éviter à une famille d’éventuels conflits concernant l’héritage. Grâce à une planification successorale minutieuse, une femme peut affecter ses actifs à des fins spécifiques, comme financer les études d'un enfant ou subvenir aux besoins de ses parents. C’est également un moyen efficace de léguer des biens à des personnes qui ne sont pas des héritiers légaux.

N’importe qui, quel que soit son âge, peut rédiger un testament à condition d’être sain d’esprit et d’avoir atteint l’âge légal. Cependant, les experts recommandent qu'une femme, qu'elle exerce ou non une profession, commence à planifier sa succession le plus tôt possible, lorsqu'elle est en bonne santé et qu'elle a des atouts à transmettre. Cela garantit que ses souhaits sont exécutés exactement comme elle le souhaite. En un mot, le testament sert de gardien de ses biens et de gardien de ses intentions, protégeant sa richesse et son travail acharné, même après son décès.